Le costume au 13ème siècle

 

Tables des matières

 

Présentation 

Les tissus 

La laine 

Le lin 

La soie 

Les fourrures 

Le cuir

Le coton 

Les textiles modernes 

Les couleurs 

Comment s'habille-t-on au XIIIème siècle ? 

Les sous vêtements 

Les braies 

Les chausses 

La chainse 

La tunique 

Les vêtements de dessus 

Le bliaut

La cotte 

Le surcot

Les habits de sortie 

Le manteau 

La cape 

Le pelisson (ou pelisse)

Les vêtements militaires 

Le gambison 

La cotte d'arme 

Les vêtements religieux 

La bure 

La coule 

Les couvre chefs 

Aumusse 

Chaperon 

Cale 

Calotte 

Cercle de tête 

Le voile 

Le couvre-chef

Le touret et le mortier

La touaille et la guimpe 

Les accessoires 

Ceinture 

Chaussures 

Bourse 

Aumônière 

Gants 

Menus objets 

L’outillage 

Ciseaux 

Forces 

Aiguilles 

Dé à coudre 

Annexe : notes diverses 

 

 

Présentation

 

Ce document fait un rapide tour d'horizon des costumes civils et militaires tels qu'ils existaient au XIIIème siècle. Le principe est de présenter tout d'abord les tissus, puis les différents vêtements civils et militaires. Le nom des pièces de vêtements n'est pas totalement sur, le "dialecte" en ce domaine étant très variable et les interprétations multiples.

Les noms employés sont ceux que nous utilisons sur notre compagnie, plus dans un souci d'uniformisation du langage, pour être sûrs de se comprendre, qu'avec une absolue certitude historique.

Le style des costumes a évolué tout au long du siècle. Les informations qui suivent ne sont donc pas valables à n'importe quel moment de la période. Autant que possible, des précisions complémentaires seront données dans le texte.

 

En plus des sources modernes, on trouve de belles enluminures de costumes dans la Bible de Maciejowski (d'environ 1250) et dans le Codex Manesse (fin du XIIIème siècle).

Les tissus

 

L'identification des textiles médiévaux est assez compliquée car les noms des tissus varient en fonction de la matière mais souvent aussi de la couleur, du tissage, voire de la taille ou de l'origine.

 

La laine

La laine est le textile numéro un pendant tout le moyen âge. A partir du XIIIème siècle sa production et son traitement vont faire la fortune des villes flamandes et de certaines cités italiennes. Les meilleures laines viennent des Flandres. L'Italie fabrique des textiles plus légers. Le camelin est produit en Orient à partir de poil de chameau et importé par les marchands italiens.

La production de la laine est une véritable industrie, couvrant plusieurs traitements. L'élevage et la tonte des moutons se fait à la campagne, le plus souvent par des paysans mais parfois dans le cadre d'exploitations spécialisées dans l'élevage ovin. Les guildes se chargent des opérations suivantes, foulonnage, teinture, cardage et tissage.

 

Le lin

Le lin est l'autre textile courant. Connu depuis l'Antiquité, il s'agit d'une plante à fibre à partir de laquelle on fabrique un tissu, généralement blanc. Le lin, après traitement, peut être tissé en toiles plus ou moins fines, depuis le cainsil, un tissu fin utilisé pour les sous vêtements jusqu'au coutil, une grosse toile très solide utilisée pour les vêtements de dessus.

Il faut noter que l'exploitation du lin occupe une place à part dans l'économie médiévale. Comme le lin est une plante, il faut utiliser des champs pour l'exploiter, ce qui bloquera la production de nourriture sur cette surface. Cela signifie que le lin est une culture commerciale et non vivrière et qu'il faut des conditions de stabilité importante pour que le risque soit acceptable pour l'exploitant.

 

La soie

La soie est le tissu le plus précieux qu'on connaisse à l'époque médiévale. Importée d'Orient et popularisée par les Croisades, elle est très demandée dans toute l'Europe. Sa fabrication passe des empires arabes ou byzantins à l'Europe occidentale durant le XIIIème siècle. Les premières manufactures commencent à apparaître en Italie et en France (dans le Gard en 1234, à Paris en 1290).

On connaît de nombreuses sortes de soie, le samit, l’osterin teint en rouge, le cendal proche du taffetas actuel, la paile, le siglaton

A savoir, les chevaliers portent souvent une chemise de soie à même le corps. L'extrême solidité du tissu est en effet considérée comme une première protection contre les coups d'estoc et les flèches. En cas de blessure la chemise pénétrait dans la peau mais ne se déchirait pas et facilitait ainsi l'extraction de l'arme et le nettoyage de la blessure.

 

Les fourrures

Les fourrures sont aussi largement utilisées et très appréciées. Elles sont produites localement mais également importées à grand frais pour les plus précieuses comme la zibeline. La fourrure s'utilise comme doublure pour des manteaux ou comme décoration pour border des habits de luxe.

L'ours, l'hermine et le vair (constitué de peaux d'écureuil) sont très chers et appréciés par la noblesse. Plus rustiques le lièvre, le renard ou le chien sont employés pour les vêtements d'hiver.

A part lorsqu'elle est utilisée comme bordure sur les vêtements la fourrure est toujours cousue en doublure à l'intérieur du vêtement, avec les poils tourné vers le corps.

 

Le cuir

Le cuir n'est pas utilisé en tant que tel pour les vêtements courants. Certains habits particuliers sont en cuir, comme des tabliers ou des équipements militaires mais cela reste limité. Par contre le cuir est très souvent utilisé en complément du tissu, pour renforcer certaines parties fragiles d'un vêtement ou sous forme de lacet, d'attache, de bordure ou d'accessoire.

 

Le coton

Le coton est un nouveau textile qui vient d'être introduit en Occident à la suite des Croisades. Il est d'abord importé d'Orient (Inde et Egypte sont les principaux producteurs), puis progressivement acclimaté dans le sud de l'Europe, en Italie, dans le sud de la France et en Espagne. On a utilisé le coton pour faire des tissus mais également, en le gardant non filé, comme rembourrage, notamment dans les gambisons.

 

Les textiles modernes

Dans ce rapide tour d'horizon des matériaux disponibles pour vos costumes, il faut aussi connaître ceux qui ne sont pas historiques.

Je n’ai pas d’informations concernant le satin. Par contre le velours n’apparaît qu’au XIVème siècle, les plus vieux exemples étant du tissu garnissant des reliquaires.

Dans le registre décoration la dentelle n'apparaît qu'au XVIème siècle.

 

Les couleurs

Pour les couleurs et contrairement aux idées reçues, le moyen âge est une période très colorée, où on utilise beaucoup de couleur dès qu'on peut se le permettre. Les teintures de bonne qualité coûtent cher et c'est le rendu de la couleur qui déterminera le prix d'une coloration. Nobles et grands bourgeois portent des couleurs vives, rouge, bleu, vert, jaune. Les artisans et les marchands s'efforcent de porter aussi des couleurs, au moins en partie, alors que les vilains et les manants se contentent le plus souvent de coloris naturels, beige ou marron ou de teintures naturelles et peu chère comme la guède, permettant d'obtenir des tissus bleus ou verts.

On sait, par tissage, fabriquer des tissus de plusieurs couleurs, échiquetés ou rayés. Cela reste cependant plutôt limité.

Le noir et le blanc sont peu employés et souvent réservés à des circonstances ou des costumes particuliers (vêtements de mariage ou de deuil, costumes religieux). A ce propos, les reines de France portent le blanc après le décès de leur époux.

 

 

Comment s'habille-t-on au XIIIème siècle ?

 

Le costume est fonction de la catégorie sociale, de la profession et de la richesse.

Au moyen âge le costume a une très grande importance car il reflète la classe sociale et la place de chacun dans la société. Un noble s'efforcera d'avoir un vêtement luxueux, même s'il n'a plus d'argent pour manger. De même un paysan ou un artisan ne portera pas d'habits trop voyants, ne voulant pas exciter la convoitise ou la jalousie d'autrui.

Comme on va le voir dans la présentation des différentes pièces du costume, tous les vêtements ont à peu près la même coupe, quelque soit la catégorie sociale. La différence se fait sur le tissu et la décoration.

Les catégories à prendre en compte pour définir votre costume sont les suivantes :

-          Noble de haut rang : grand seigneur, prince du sang, grand officier de la couronne, etc.

Le costume doit être fait à la fois dans des étoffes précieuses et être abondamment décoré (broderies, galons, fourrure, etc.).

-          Noble : chevalier, petit seigneur, officier royal

Le costume doit être de bonne facture avec des étoffes de bonne qualité, des décorations raisonnables. Toutes les couleurs peuvent être utilisées.

-          Bourgeois : marchand aisé, universitaire, fonctionnaire important

Le costume est proche de celui des petits nobles.

-          Artisan : travailleur manuel possédant une échoppe et exerçant une profession avec un fort savoir faire.

Le costume est fonctionnel, porte quelques décorations (un galon discret ou une broderie). Il peut être un peu plus riche pour les meilleures professions (forgeron, meunier, aubergiste, armurier).

-          Paysan et travailleurs : laboureur, compagnon artisan.

Le costume est rustique, parfois carrément loqueteux. Certains paysans peuvent être fort riches mais ils resteront quand même assez discrets.

-          Grands prélats : évêque, cardinal.

Ils portent un costume officiel, fabriqué et décoré dans les matériaux les plus précieux.

-          Prêtres et clercs : curés, chanoines et les nombreux religieux ou assimilés.

Assez proches des moines avec une soutane, souvent complétée par des vêtements civils (manteau, tunique) et parfois discrètement décorée. Les prêtres ont tout un ensemble de vêtements liturgiques destinés aux cérémonies religieuses.

-          Moines : religieux dans un monastère, membre d'un ordre.

Le costume des ordres religieux est strictement défini par la règle de cet ordre. Cependant, si la base du costume est invariante, des dérogations sont souvent apportées concernant la décoration des vêtements et leur confort.

Cas particulier, les militaires. Ils portent des costumes civils complétés par leur équipement militaire, armure et arme. Certaines parties du vêtement ou de l'équipement sont spécifiques à leur statut (ex : des boucliers peints uniformément pour des soldats, une capuche bleue et rouge pour les miliciens de Paris, un insigne avec un châtelet pour les hommes du prévôt du Châtelet, etc.).

 

Conventionnellement, on pourrait dire que la longueur du vêtement masculin est fonction de l'âge et de la  catégorie sociale. Un homme riche, un notable, un noble, un homme âgé portera un vêtement long, jusqu'aux mollets ou aux chevilles. Un paysan, un pauvre, un jeune homme mais aussi un soldat ou même un chevalier avec sa cotte d'arme portera un vêtement plus court, jusqu'aux genoux, soit en raison du prix du tissu, soit par souci de commodité.Comme à l'époque moderne, les vêtements médiévaux se rangent en trois grandes catégories, les sous vêtements, les vêtements de dessus et les habits de sortie (manteaux et capes).

 

 

Les sous vêtements

 

Les braies

Portées par les hommes et peut être par les femmes, les braies ressemblent à des caleçons longs descendant à peu près au genou. Elles sont serrées à la taille par une ceinture fine en cuir ou en tissu ou une cordelette, appelée braiel. Elles sont le plus souvent en lin, bien que le livre de métier d'Etienne Boileau mentionne des braies en cuir (à vérifier sur le site des guerriers d'Avalon si c'est les braies ou les chausses qui sont en cuir).

Les braies peuvent être ouvertes sur le côté des cuisses pour pouvoir être remontées facilement.

Pour information, les braies ont d'abord été portées longues et sans chausses. Les braies du haut moyen âge arrivaient aux chevilles.

 

Les chausses

Semblables à de grandes chaussettes, les chausses couvrent les jambes. Elles existent en 2 versions, avec ou sans pied. Dans ce dernier cas, il y a une sorte de passant qui passe sous le pied.

Les chausses masculines s'attachent à la ceinture des braies, les chausses féminines s'arrêtent au genou et s'attachent avec des jarretières.

Les chausses sont en laine ou en lin et sont coupées dans la diagonale du tissu pour leur donner un peu d'élasticité. Leur coupe est moulante sur la jambe. On trouve des exemples de chausses en tissu rayé ou brodé.

 

La chainse

La chainse est une tunique revêtue directement sur le corps, portée par toutes les catégories sociales. Elle peut avoir un amigaut ou seulement une encolure assez large pour la tête. Elle peut aussi avoir des fronces et des lacets aux poignets ou au col. Il existe aussi des exemples avec un bouton au col.

J'ai lu des indications de longueur disant qu'elle descend jusqu'aux genoux pour les hommes, aux mollets pour les femmes. Pour les hommes ça me semble très long. D'autres sources parlent d'une longueur à mi cuisses, ce qui me paraît plus raisonnable.

Les illustrations montrent diverses longueurs de manches pour les hommes, coude, milieu de l'avant bras ou poignet. Chez les femmes on ne connaît pas de chainse à manches courtes.

Je pense que la chainse n'est pas ou que peu décorée parce que c'est un vêtement de dessous qu'on ne voit pas. Si on regarde les enluminures, il n'y a aucun cas où on voit la chainse dépasser des vêtements de dessus. Les seules fantaisies sont des fronces et du plissage, parfois un bouton.

 

 

La tunique

La tunique est un vêtement de même coupe que la chainse et plus longue sur les jambes. Elle est généralement en laine, parfois en gros lin ou en coton. Elle est portée sur la chainse, pour se protéger du froid. A mon avis elle peut être décorée parce que ce n'est pas un linge de corps et qu'on doit pouvoir la porter seule.

 

 

Les vêtements de dessus

 

Le bliaut

Le bliaut est un vêtement de forme rectangulaire, avec une encolure ou un amigaut en son milieu pour passer la tête. Il retombe sur le devant et dans le dos et descend jusqu'aux mollets ou aux chevilles. Le bliaut n'est pas cousu sur les bords et est maintenu en place par la ceinture.

Il est souvent décoré, vu que c'est le vêtement le plus visible. Il s'agit d'un vêtement populaire au XIIème siècle, donc un peu démodé au temps de notre compagnie.

 

La cotte

C'est une sorte de tunique longue, qui descend jusqu'aux mollets ou aux chevilles pour l'homme, jusqu'au sol pour la femme. La cotte s'enfile par la tête. Comme la chainse elle peut avoir un amigaut ou une encolure large. C'est un vêtement visible, donc souvent décoré pour les riches.

La cotte est parfois fendue devant et derrière, pour monter à cheval.

 

Le surcot

Le surcot se porte sur la cotte. Il a à peu près la même forme que celle-ci. Le surcot peut avoir des manches, entre longues et mi longues. Il y a des versions sans manches, souvent dans le vêtement féminin. On trouve aussi des surcots féminins lacés sur le côté, depuis l'aisselle jusqu'à la hanche ou jusqu'au pied. A la fin du XIIIème (et voir si c'est le cas avant), on trouve des surcots féminins sans manches, ouverts sur les côtés jusqu'aux hanches, parfois bordés de fourrure.

Le surcot masculin peut aussi être fendu comme la cotte pour l'équitation.

Le surcot féminin va s'allonger tout au long du siècle, créant parfois une véritable traîne que la femme porte sur le bras.

Le surcot est le vêtement le plus visible et le plus précieux du costume. Il est confectionné dans le meilleur tissu disponible et très souvent décoré.

 

 

Les habits de sortie

 

Le manteau

Le manteau est un vêtement de voyage, couvrant le torse, les bras et les cuisses et toujours doté d'une capuche.

Apparemment, on enfile le manteau par la tête. Il y a une capuche. Les manches sont crevées dans la hauteur, pour laisser passer les bras et montrer le vêtement de dessous. Il y a un amigaut, fermé par des boutons, un fermail ou une fibule.

Apparement ce type de manteau aurait été utilisé pour le voyage ou la chasse. Le Codex Manesse le représente utilisé durant des chasses.

Une enluminure représentant l'arrestation de Richard Coeur de Lion, donc fin XIIème, montre également un vêtement de ce type.

 

La cape

La cape est appelée mantel, ce qui peut introduire une confusion avec le manteau proprement dit. La cape est faite d'un demi cercle à deux tiers de cercle de tissu, parfois avec une échancrure pour la tête. Il descend jusqu'aux chevilles ou même jusqu'au sol.

Vêtement ostentatoire par excellence, cité comme tel dans les chroniques d'époque, le mantel est fabriqué dans les meilleurs tissus, doublé de fourrure et orné de broderies et de galons ou orfroi.

Elle peut être dotée d'une capuche.

 

Le pelisson (ou pelisse)

Il s'agit d'une sorte de gilet en fourrure, d'une longueur variant entre les hanches et les chevilles, sans manche. Ce vêtement d'hiver peut être entièrement fermé et s'enfiler par la tête, ou cousu sur les bords et ouvert sur le devant ou encore ouvert sur les côtés et enfilé par la tête comme un bliaut.

 

 

Les vêtements militaires

 

Le gambison

C'est une sorte de veste longue rembourrée, portée sous l'armure et servant à amortir les chocs. Il est fait en grosse toile, piqué verticalement ou en losanges. Au XIIIème siècle le gambison est long, descendant entre à mi cuisses et aux genoux. La longueur des manches est variable, allant du coude jusqu'à couvrir les mains.

Le rembourrage est fait soit avec de la bourre comme du crin ou de la charpie, soit avec de nombreuses couches de tissu. Pour l'instant je ne sais pas si les deux méthodes coexistent ou si ces techniques se suivent chronologiquement. Je sais qu'à la fin du moyen âge, la technique en plusieurs couches de tissu existe.

 

La cotte d'arme

Généralement sans manche et enfilée par la tête, la cotte d'arme est un vêtement militaire porté par dessus l'armure. Elle sert à arborer les armoiries et à protéger de la chaleur sur le métal de la cotte de maille ainsi que de la rouille.

La longueur de la cotte varie entre le mollet et le genou.

Les cottes allemandes ont parfois des manches mi-longues, jusqu'au coude, parfois taillées en s'élargissant vers les poignets, pour l'esthétique.

Le bas de la cotte peut être découpé suivant des formes décoratives.

L'usage de la cotte d'arme n'est pas systématique au début du XIIIème et ne se généralisera qu'au temps de Saint Louis.

 

 

Les vêtements religieux

 

La bure

La bure est le vêtement monastique par excellence. Bien qu'on connaisse plusieurs formes, la plus commune est assez proche de celle de la cotte, avec une ampleur plus importante et des manches plus larges. De plus la bure descend jusqu'au sol.

La couleur de la bure, sa forme générale et sa matière sont généralement déterminés par la règle de l'ordre.

La coule

La coule est une sorte de capuche, avec des pans descendant au minimum sur les épaules, parfois venant en sperposition sur la robe de bure et descendant aussi bas qu'elle.

La forme de la coule est variable suivant l'ordre monastique.

La coule est réservée aux moines, les novices ne la portent pas.

 

 

Les couvre chefs

 

Aumusse

L'aumusse est une capuche prolongée par une petite cape circulaire couvrant les épaules et descendant dans le dos et sur la poitrine. Elle est ouverte sur le devant et fermée avec des boutons, des lacets ou une fibule. Il existe des exemples d'aumusse doublée de fourrure.

Au début du moyen âge la capuche est ronde mais elle va évoluer en pointe, celle-ci s'allongeant progressivement jusqu'à atteindre parfois le sol à la fin du moyen âge.

L'aumusse se porte en général pour se protéger du froid et de la pluie et vient en complément d'une autre coiffure.

 

Chaperon

Le chaperon est une aumusse sans ouverture sur le devant. On trouve des exemples de chaperons en cuir, plus serrés que le chaperon traditionnel, fabriqués pour être portés sous le casque ou le camail.

 

Cale

La cale est un bonnet en toile ou en cuir, porté quasi universellement au XIIIème siècle. La cale couvre le crâne et les oreilles et laisse le visage dégagé. On porte souvent la cale associée à une autre coiffure. Il existe des cales rembourrée pour porter sous le camail de maille.

 

Calotte

La calotte est un bonnet demi sphérique porté par les civils et les religieux. Il est parfois avec une pointe sur le dessus. On la fabrique en laine, en lin, en coton ou même en cuir.

 

Cercle de tête

Cette coiffure très simple consiste en un cercle posé sur la tête, un peu au dessus du front. Portée autant par les hommes que par les femmes, elle est fabriquée en cuir, en métal, en tissu, en fleurs ou pour les plus riches en métal précieux ouvragé et serti de pierres.

 

Le voile

Coiffure féminine, le voile se porte directement sur la chevelure ou en association avec un autre type de coiffure. Il est en général blanc, fabriqué dans un tissu très léger. Au 13ème siècle le voile ne dépasse pas le milieu du dos et se termine en arrondi.

 

Le couvre-chef

Apparu au 13ème siècle le couvre-chef est une bande de tissu d’une dizaine de centimètres que les femmes utilisent pour dompter une chevelure abondante, elles le font passer sous le menton, sur les oreilles et le nouent sur le sommet du crâne. Le couvre-chef est en général blanc, confectionné dans des tissus légers. On le porte toujours en combinaison avec une autre coiffure.

 

Le touret et le mortier

Coiffures féminines également, le touret et le mortier sont tous deux des toques. Le mortier a un fond alors que le touret n’en a pas. Leurs bords ne dépassent pas 10 centimètres de haut, ils peuvent être droits ou évasés. On les porte associés à une crépine, un couvre-chef ou un voile.

 

La touaille et la guimpe

La touaille est une pièce de toile fine qui s’attache à la chevelure ou au couvre-chef et enserre le cou. Le plus souvent la touaille fait partie de la guimpe qui est la coiffure des veuves et des femmes âgées. La guimpe associe la touaille et le couvre-chef pour masquer complètement la chevelure et le cou, ne laissant que le visage découvert, un voile, éventuellement maintenu par un cercle de tête recouvre le tout.

 

 

Les accessoires

 

Ceinture

Les ceintures du XIIIème siècle sont longues et plutôt fines. Elles ne sont pas systématiquement à boucle, certaines étant serrées par un système de fente et de nœud.

Les ceintures sont parfois décorées d'une plaque au bout de la ceinture, appelée mordant. Des plaquettes métalliques peuvent également être rivetées sur la ceinture, comme décoration.

A défaut de ceinture, il est fréquent d'utiliser une corde. C'est cependant une marque de pauvreté, qui sera notamment reprise dans le costume des franciscains.

 

Chaussures

Les chaussures XIIIème sont généralement plutôt basses, les bottes les plus hautes arrivant au maximum sous le genou. Leur forme sur le devant est ronde ou légèrement pointue.

Au moyen âge, les chaussures sont du type "cousu retourné", c'est-à-dire qu'on va coudre sur l'intérieur, puis la retourner pour l'utilisation. On ne trouve pas beaucoup de pièces de ce type chez les artisans actuels et le prix s'en ressent très nettement.

 

Bourse

En l'absence de poche dans les costumes, la bourse et l'aumonière sont les seuls moyens de transporter tous les petits objets de la vie courante.

La bourse est attachée à la ceinture, soit en étant solidarisée, soit par des cordons.

Les bourses sont faites en cuir, en tissus divers et sont souvent décorées.

 

Aumônière

L'aumônière est une sorte de petit sac, attaché à la ceinture ou porté suspendu au bout de lacets. Il existe plusieurs formes d'aumonière, suivants les époques et la mode.

L'aumônière peut être très richement décorée. Certaines pièces ont été brodées de fils d'or, fabriquée en soie et serties de pierreries ou de perles.

Gants

Les gants sont portés dès l'époque carolingienne. Les gants sont utilisés comme protection contre le froid, comme équipement militaire et comme symbole de richesse. Ils existent dans tous les tissus connus à l'époque.

Le manuscrit I33 présente des gants en cuir avec de hauts poignets, utilisés pour la pratique de l'escrime et étonnament proches des gants modèle mousquetaire.

 

Menus objets

Voici quelques accessoires pour compléter un costume et le rendre "vivant". Ils s'agit de petits objets de la vie courante, qu'on porte sur soi, sur les vêtements, à la ceinture ou dans l'aumônière.

 

La fibule

Il s’agit d’une sorte de broche qui permet de maintenir deux pièces de vêtement entre elles : pans d’une cape, d’une aumusse… Elle est généralement forgée en fer, mais n'importe quel métal peut être employé, cuivre, argent, or.

 

Le couteau

Au Moyen Age tout le monde porte un couteau, comme couvert pour manger et accessoire à tout faire. Le couteau se porte à la ceinture, dans l'aumônière ou passé derrière l'aumonière, le manche entre les attaches de ceinture.

Lors d'un repas, chacun amène son propre couteau, même lors d'une invitation à une autre table.

 

Le briquet

En acier très riche en carbone, le briquet est frappé contre un silex pour créer des étincelles qui vont enflammer de l’amadou. Il existe plusieurs modèles, avec des tailles très variées.

 

On peut imaginer bien d’autres accessoires encore : cuillère, bijoux (bien que leur utilisation soit plus restreinte en France au 13ème siècle que durant les siècles précédents et suivants), peigne, coffrets…

 

L’outillage

 

Les instruments utilisés pour la fabrication de costumes n’ont pas beaucoup changés par rapport à ceux existant aujourd’hui.

 

Ciseaux

On trouve des paires de ciseaux très semblables à celles qu’on connaît maintenant, avec un rivet comme pivot.

 

Forces

Les forces sont également utilisées pour couper le tissu et le fil.

 

Aiguilles

Les aiguilles sont généralement en os ou en corne, plus rarement en métal. La fabrication d’une aiguille est une tâche complexe au XIIIème siècle et leur prix s’en ressent. On les conserve généralement dans une petite boite, souvent ouvragée.

 

Dé à coudre

Le dé à coudre, sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, est déjà en usage au moyen âge.

 

Annexe : notes diverses

 

Il n'y a aucune base historique concernant l'accrochage de tout un tas d'objets à la ceinture. Il vaut mieux utiliser une bourse ou une aumônière.

 

Orfroi : galon large brodé d'or.

 

Au XIIIème siècle, le port d'une coiffure est presque systématique.

 

Les œillets métalliques n'existaient pas au moyen âge. Les œillets étaient réalisés avec des points de couture.

 

On trouve des boutons au XIIIème siècle, fabriqués en métal, en bois ou en tissu.